C'était une grande gueule sympathique, comme les français les adorent. Méditerranéen jusqu'au bout des ongles, Montand était un grand gosse qui ne savait jamais s'arrêter. C'est sans doute le film "César et Rosalie" (avec Romy Schneider) qui donne de lui l'image la plus fidèle.
Mariant avec un rare bonheur chanson et cinéma, Montand eut aussi des femmes, beaucoup de femmes. Et pourtant, le couple qu'il formait avec Simone Signoret reste un modèle du genre. Ce que nos amis américains appelleraient un french paradoxe...
Chanteur et acteur populaire, Yves Montand a traversé le XX ème siècle comme un battant à la recherche d'une certaine justice. De son vrai nom Ivo Livi, il est né dans le village toscan de Monsummano, en Italie, le 13 octobre 1921. Son père, Giovanni Livi, militant communiste ayant fuit en 1921 le régime fasciste italien et sa mère Giuseppina, sont installés à Marseille dans le sud de la France. Ils ont déjà deux autres enfants, Lydia et Giuliano nés respectivement en 1915 et 1917.
le 21 juin 1939, il fait sa première grande scène à l'Alcazar de Marseille, véritable institution locale, où il chante sa première chanson originale "Dans les plaines du Far West". Malheureusement, la Deuxième Guerre mondiale survient et Yves Montand se retrouve manoeuvre aux Chantiers de Provence. Au printemps 41, sa carrière redémarre pour ne plus jamais s'interrompre. Le régisseur qui l'avait embauché la première fois, Berlingot, lui organise une tournée dans la région. En même temps, Montand commence à prendre des cours de danse. Changeant par la suite d'impresario, il fait de plus en plus de galas et accumule par la même occasion les conquêtes féminines.
En janvier 44, Montand échappe aux milices qui le cherchent pour l'envoyer au STO (Service du Travail Obligatoire). Il monte alors à Paris et fait ses premiers pas de parisien sur la scène de l'ABC en février. C'est une nouvelle fois le succès. Puis il fait Bobino, les Folies-Belleville, et le célèbre Moulin Rouge. Là, il passe en première partie d'Edith Piaf. D'abord réticente à l'arrivée de cet artiste marseillais, c'est ensuite le coup de foudre
entre les deux personnages. Mettant de côté son orgueil, Yves Montand apprend beaucoup de la chanteuse en répétant chaque jour avec elle. Elle l'aide à donner corps au personnage de scène qui fera la célébrité de Montand à travers le monde. Elle lui procure aussi des romans et de la poésie pour que celui-ci puisse se forger une culture personnelle. Après le Moulin Rouge, ils partent tous les deux en tournée, comme un couple qu'ils forment désormais.
La notoriété de Montand est en constante progression ainsi que son succès dans les music-halls. A l'automne 45, il passe en véritable vedette au théâtre de l'Etoile à Paris. Il chante entre autres "Battling Joe" et "Les Grands Boulevards". C'est un très grand succès. Au début de l'année 46, Edith Piaf rompt avec Yves Montand. Sans véritable explication. Ses proches disent qu'elle est ainsi, imprévisible... Après des débuts difficiles au cinéma et des récitals sur la scène de l'ABC ou du cabaret Le Club des Cinq, Yves Montand renoue en 47 avec le théâtre de l'Etoile durant six semaines. La rencontre avec un pianiste du nom de Bob Castella est déterminante. Celui-ci restera son musicien attitré jusqu'à la fin de sa vie.
En janvier 44, Montand échappe aux milices qui le cherchent pour l'envoyer au STO (Service du Travail Obligatoire). Il monte alors à Paris et fait ses premiers pas de parisien sur la scène de l'ABC en février. C'est une nouvelle fois le succès. Puis il fait Bobino, les Folies-Belleville, et le célèbre Moulin Rouge. Là, il passe en première partie d'Edith Piaf. D'abord réticente à l'arrivée de cet artiste marseillais, c'est ensuite le coup de foudre
entre les deux personnages. Mettant de côté son orgueil, Yves Montand apprend beaucoup de la chanteuse en répétant chaque jour avec elle. Elle l'aide à donner corps au personnage de scène qui fera la célébrité de Montand à travers le monde. Elle lui procure aussi des romans et de la poésie pour que celui-ci puisse se forger une culture personnelle. Après le Moulin Rouge, ils partent tous les deux en tournée, comme un couple qu'ils forment désormais.
La notoriété de Montand est en constante progression ainsi que son succès dans les music-halls. A l'automne 45, il passe en véritable vedette au théâtre de l'Etoile à Paris. Il chante entre autres "Battling Joe" et "Les Grands Boulevards". C'est un très grand succès. Au début de l'année 46, Edith Piaf rompt avec Yves Montand. Sans véritable explication. Ses proches disent qu'elle est ainsi, imprévisible... Après des débuts difficiles au cinéma et des récitals sur la scène de l'ABC ou du cabaret Le Club des Cinq, Yves Montand renoue en 47 avec le théâtre de l'Etoile durant six semaines. La rencontre avec un pianiste du nom de Bob Castella est déterminante. Celui-ci restera son musicien attitré jusqu'à la fin de sa vie.
En 48, un ami l'emmène à Saint-Paul-de-Vence en Provence et lui fait rencontrer Jacques Prévert. Le chanteur admire beaucoup le poète. Il glisse même "Les Feuilles Mortes" dans son nouveau tour de chant. Cette chanson a été écrite à l'occasion de la sortie du film " Les Portes de la nuit" (1945), film dans lequel jouait Montand mais qui malheureusement n'eut aucun succès. La musique est de Joseph Kosma et les paroles de Jacques Prévert bien évidemment. ==>
En août 49, il rencontre une actrice, Simone Signoret à Saint-Paul-de-Vence. Elle divorce en 1950 du réalisateur Marc Allégret avec qui elle a une petite fille, Catherine. Elle s'installe chez Yves Montand, place Dauphine à Paris. En 1951, ils se marient et deviennent le couple légendaire du monde du spectacle en France.
En mai 1950, Montand signe l"Appel de Stockholm" contre l'utilisation de l'arme atomique. Cette campagne d'opinion est menée par l'Union Soviétique. A partir de ce moment, Montand, de tradition familiale communiste, figure sur les listes de pétition du PCF. Avec Simone Signoret, ils sont catalogués compagnons de route du parti. En mars 51, Montand retrouve le théâtre de l'Etoile pour son premier "one-man show" intégral. Littéralement mises en scène, les 22 chansons et deux poèmes qu'il interprète lui assure un immense succès. Il a enfin trouvé sa vrai carrière d'homme de scène.
En fait, il rêve de percer au cinéma. C'est Henri-Georges Clouzot qui lui donne réellement sa chance avec un film intitulé "Le Salaire de la peur" en 52. La force dramatique de Montand s'y affirme et le film reçoit le Grand Prix du Festival de Cannes l'année suivante.
Retour à la chanson en octobre 53 sur la scène du théâtre de l'Etoile. Comme d'habitude, la préparation physique du chanteur est sérieuse. Le programme de la soirée s'ouvre sur un poème inédit de Jacques Prévert. La dernière chanson est "A Paris", écrite par son ami Francis Lemarque. Enfin, "Les Feuilles mortes" sert de rappel. Prévue pour trois semaines, la série de récitals dépasse en fait les 200 représentations soit 6 mois! 200.000 billets sont vendus. Succès triomphal qui est relayé par l'enregistrement du spectacle sur disque. Yves Montand est au comble de la popularité. ==>
En 1954, il achète avec sa femme Simone Signoret une propriété en Normandie à Autheuil-Anthouillet. Cette maison devient petit à petit le rendez-vous de tous leurs amis : Serge Reggiani, le comédien Pierre Brasseur, le réalisateur Luis Bunuel, l'écrivain Jorge Semprun, etc.. La même année, le couple joue dans la pièce de l'écrivain Arthur Miller, "Les Sorcières de Salem". Le succès est tel que les représentations durent jusqu'à Noël 1955.
Fin 56, Montand prévoit de partir faire un tour de chant en URSS. Mais le 24 octobre, les chars russes envahissent Budapest, en Hongrie. La crise de conscience qui atteint les intellectuels et artistes français de sensibilité communiste n'épargne pas Yves Montand. En fait, il n'est pas vraiment mûr pour une rupture politique avec sa famille d'idées et de coeur. Il décide quand même de chanter devant les russes. Alors qu'à Paris, les critiques sont
sévères et le climat tendu, un accueil extrêmement chaleureux lui est réservé à son arrivée à Moscou. Il rencontre même Krouchtchev, qui dirige l'URSS à ce moment et lui demande des explications sur l'invasion de Budapest. L'échange entre les deux hommes dure quatre heures et tourne au duel. Mais Montand, soulagé d'avoir pu s'exprimer sur le sujet, repart apaisé. ==>
Début 57, il se rend en Pologne, puis dans toute l'Europe de l'Est. Le succès est prodigieux, sa notoriété immense et les manifestations d'amitié nombreuses. A son retour en France, il prend néanmoins de la distance par rapport à son engagement politique. Tourné en juin 58, "La Loi" un film de Jules Dassin, sort en janvier 59. Montand tourne avec Marcello Mastroiani et Pierre Brasseur. Ce film n'est pas un succès et le chanteur-comédien continue d'être obsédé par une carrière au cinéma.
Entre octobre 58 et mars 59, il réinvestit la scène du théâtre de l'Etoile avec 16 titres nouveaux (dont "Le chat de la voisine" ou "Sir Godfrey"), où dominent la tendresse, la romance et la fête. L'ambiance est légèrement différente des récitals précédents, en raison de son image publique un peu ambiguë et son assurance entamée. Déclaré un temps "persona non grata" aux Etats-Unis à cause de ses opinions politiques, il est sollicité par un agent américain pour une série de récitals à New York. La première a lieu le 21 septembre 59. Le spectacle est le même qu'à Paris. C'est un véritable succès, qui permet au show de continuer. Les critiques sont dithyrambiques.
==> ...
A cette occasion, le chanteur et Simone rencontrent Arthur Miller et sa femme Marilyn Monroe. Yves Montand part ensuite pour Hollywood et San Francisco, rejoint la France pour les fêtes de fin d'année, et repart au Japon pour une série de récitals à Tokyo et Osaka. Ayant atteint le statut de vedette internationale, Yves Montand est maintenant sûr de parvenir à ses fin en matière de cinéma. On lui propose de tourner à Hollywood dans un film avec Marilyn Monroe. Le tournage du "Milliardaire" a donc lieu en février 60. Une idylle naît entre eux remettant momentanément en cause la relation de confiance qui s'était instaurée entre le chanteur et Simone Signoret. Les journaux du monde entier s'emparent de "l'affaire". En fin de compte, à la fin du tournage, Yves Montand rentre en France auprès de son épouse. C'était un film.
Yves Montand repart pour les Etats-Unis en octobre 61. Il est la vedette durant 8 semaines du Golden Theatre sur Broadway à New York. La tournée qui suit, l'emmène au Japon puis en Angleterre. Il est devenu un des artistes de music-hall les plus connus à travers la planète. En 62, il fait sa rentrée à Paris, fidèle au théâtre de l'Etoile. Le récital a lieu jusqu'en 63. Mais l'appel du cinéma est plus fort que tout. Dès lors, il ne reprendra son activité scénique que très rarement. "Compartiment tueur" sort en 64. Cette première collaboration avec le cinéaste Costa Gavras marque un tournant dans sa carrière. Ses priorités vont désormais au 7ème Art.
Il tourne ensuite "La guerre est finie" d'Alain Resnais (66), "Paris brûle t'il ?" de René Clément (67) et "Z" de Costa Gavras (68). Il remonte pourtant sur scène en septembre 68, pendant six semaines à l'Olympia de Paris. Il est devenu un chanteur respecté, mais perçu par tous comme un militant. Cet homme qui a vécu, n'est pas indifférent aux événements de mai 68. Il garde pourtant une certaine distance par rapport à eux. C'est aussi à ce moment-là que va s'opérer une rupture définitive avec le parti communiste, qui n'est pas sans lui poser des problèmes à l'intérieur de sa famille. Son père décède en octobre 68. Yves Montand se libère un peu plus de ses premières attaches politiques.
Son ami Costa Gavras lui donne le rôle d'Arthur London dans "L'Aveu". Le film sort en avril 70. Tous reconnaissent l'immense talent de l'acteur et son investissement personnel dans cette oeuvre. Durant la décennie qui suit, il alterne films graves et comédies comme "La folie des Grandeurs " de Gérard Oury avec Louis de Funès en 1971. Il tourne avec les grands réalisateurs français comme Claude Sautet pour "César et Rosalie" en 72.
Un récital au profit des victimes du régime dictatorial au Chili, donné en 74, est la seule parenthèse musicale que fait Yves Montand durant les années 70. Son grand retour sur scène s'effectue du 7 octobre 81 au 3 janvier 82. L'Olympia est pris d'assaut. Sous la pression, il recommence du 20 juillet au 14 août 82. Il crée à cette occasion "Les Bijoux" sur un poème de Charles Baudelaire. De "standing ovation" en "standing ovation" dans toutes les
capitales mondiales, de Rio de Janeiro à New York, Yves Montand savoure son succès.
Dans les années 80, il devient militant des droits de l'Homme, et signe un appel en faveur du syndicat polonais Solidarnosc en décembre 81. En 83, il dénonce avec Simone Signoret et d'autres artistes la montée du parti d'extrême-droite français, le Front National. D'année en année, il devient un homme public voir politique. En septembre 85, Simone Signoret, la compagne de sa vie disparaît à l'âge de 64 ans. Yves Montand a une liaison avec son assistante, Carole Amiel qui a été recrutée pour la tournée de 82. Alors qu'il tourne "Manon des Sources" (réalisé par Claude Berri d'après le roman de l'écrivain Marcel Pagnol), il devient père pour la première fois de sa vie. Le 31 décembre 88 naît le jeune Valentin Montand.
Dorénavant Yves Montand vit paisiblement avec sa famille à Autheuil. Il envisage même de remonter sur scène dans la plus grande salle parisienne, le Palais Omnisport de Bercy. Malheureusement, il meurt avant d'avoir pu montrer à son fils ses talents d'homme de music-hall. Il succombe à un infarctus du myocarde, le 9 novembre 91 dans l'Oise à Senlis.
artiste complet et homme engagé,
mon père aimait beaucoup le chanteur,
j'aime beaucoup l'acteur !
On a un peu trop vite oublié ce monsieur, phénomène unique.
RépondreSupprimerEn le salissant abondamment après sa mort, pour faire du fric, il n'était pas homme parfait mais tous ceux qui ont traîné sa mémoire dans la boue, ont tous bien profités de sa générosité durant son vivant.
Il a laissé une œuvre extraordinaire.
belle note , je reconnais la carrière de ce Mec , je l'ai préféré en tant qu acteur ,magistral dans l'aveu
RépondreSupprimerUn acteur, un chanteur, un engagé, un bosseur talentueux.
RépondreSupprimerAu fait Stelfy, tu en connais des hommes parfaits (ou des femmes parfaites)?...
--> twist-again
RépondreSupprimermais tu en connais un d'homme parfait, c'est moi ! (il est vrai qu'on se connait peu ...)
qui a toussé ? ? ?
çà doit être Félix, l'as-tu rendu parfait au fil des années ?
un bel artiste ce Montand !
Je m'attendais à ce genre de réponses Celtik. Hum hum. Le seul parfait que je connaisse vraiment, c'est celui au chocolat, avec quelques oranges confites :-)
RépondreSupprimer